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Philippe Bertin

Diseur et concepteur - Photographe plasticien

Le goût des images

J’ai choisi la photographie comme medium visuel parce qu’il ne porte pas l’évidence du monde, mais notre regard. Avec pour ma part un goût prononcé pour l’expérimentation et l’exploration des limites de ce moyen d’expression.

Mes images, toutes nées d’une construction mentale, s’attachent à reconfigurer la réalité à l’aune de mes rêves et de mes convictions. Ceci sur divers territoires de prédilection, comme en témoigne cette courte sélection de mes travaux, commencés en 1992 :

 

  •  Désir voilé : des photogrammes jaune monochrome pour tisser des liens

fragiles entre le désir amoureux et l’extase mystique, sur le fil d’un texte de Nicole Caligaris autour des mythes de l’homme absent, de Barbe-bleue, de l’érotisme du danger.

 

  • La plume et la faux : des bribes de cartes postales « fantaisie patriotique »

dissoutes aux vapeurs de choux et pigmentées au sang d’encre. Traces et effacements de la Grande Guerre.

 

  • Exposition coloniale : des surimpressions sur les vestiges fantasmatiques d’une

culture coloniale, enfouie au sein du bois de Vincennes.

 

  • Hiroshima : des vidéogrammes sur la résurgence de la vie à Hiroshima, « abolie

en un instant de vieillesse éclair, comme le souligne Anne-Marie Garat, en lequel s’est abolie notre humanité. »

 

Travailler sur la maladie d’Alzheimer dans l’idée de faire sortir la maladie de son cadre médical, avec la volonté de la transformer en un objet artistique va constituer un tournant dans ma pratique. Dès lors, je serai plus sensible à la nécessité de favoriser les liens transgénérationnels à travers diverses animations réalisées en milieu scolaire et en EHPAD. et à pratiquer  l’interdisciplinarité par la contribution notamment de vidéastes (Nicolas Devos, Sylvain Trousselle, Guillaume Baychelier), d’artistes d’horizons divers (Florence Evrard, scénographe, Luisella Avvinti-Chafik, danseuse, Sido, peintre), et de nombreux musiciens qui me rejoindront pour mes lectures, parmi lesquels (Anne Paceo, Pénélope Michel, Clémence Schiltz, Claire Lavandier, Claire Duchateau-Malzac, Lise, Ingrid Obled, Gaël Ascal, Matthieu Beaudin, Pierre Chérèze, Romain Guerret, Olivier Lasson).

 

Est venue ensuite courant 2009 l’envie du plateau, de l’expérience scénique avec une proposition à Anne Monfort de mettre en scène une lecture des lettres d‘Antonin Artaud à Anie Besnard. Ce travail réunissait mes photos des lieux où Artaud avait séjourné, transformées en un décor mouvant par le vidéaste Nicolas Devos, la voix vibrante d’émotion de Laetitia Angot et le violoncelle atmosphérique de Pénélope Michel.

Envie encore présente aujourd’hui avec un projet de trip poétique consacré à l’album éponyme d’Alain Bashung : « Fantaisie militaire ».

 

Ce désir de travailler en collectif s’est concrétisé en 2020 par une autre forme

de collaboration, la coproduction d’un coffret de 3 DVD intitulé : « Planète paysanne, échos de Corrèze) avec l’association La Gaillarde. Le projecteur est mis ici sur un village corrézien saigné à blanc par la Grande Guerre, accroché à ses traditions et gagné par le virus de la collectionnite aiguë et sensible aux défis de l’agriculture moderne.

        

Le goût de la lecture

 

J’ai trouvé le plaisir de lire en public en travaillant sur la maladie d’Alzheimer avec l’auteure Olivia Rosenthal, (On n’est pas là pour disparaître, Gallimard, 2007). Depuis, les lectures s’enchaînent, au gré de mes passions : Baudelaire, Flaubert, Cendrars, Satie, Latzko, Böll, Leonhard, Södergran, Tolkien Topor, Pérec, Peuchmaurd, Darley, Barthes, Biermann, Higelin et Boris Vian. Des lectures parfois à deux voix avec la comédienne Agnès Lalle ou avec la complicité d’une femme de lettres comme Marie Nimier (pour une lecture de son roman : les confidences, Gallimard, 2019).  Ces lectures-concerts permettent de découvrir ou de retrouver des musiciennes et des musiciens férus de littérature et sensibles à cette alliance subtile entre les mots et les notes.

 

Les lieux d’accueil pour nos lectures sont éclectiques : auditorium de la BNF, du Petit Palais, Château d’Auvers-sur-Oise, Maison Heinrich Heine, Goethe Institut de Toulouse, Salons du livre, médiathèques, librairies, universités, musées, festival de la correspondance de Manosque, Folie les mots à Faux-la-montagne, etc.

 

Bibliographie

Photographies de Philippe Bertin

 

Voyage à Vichy. Texte : Anne Cauquelin, Erda éditions, 1993

Monsieur d'Orsay. Texte : G-O Châteaureynaud, éditions du Cercle d'art, 1995

Architectures et grands travaux 1977.1997. Ouvrage collectif, Vis A Vis éditions, 1997

Du côté d'Oradour . Texte : Michel Frizot, Filigranes éditions, 1998

Love & desire, le corps II. Texte: William Ewing, Ed. Thames et Hudson, Londres, 1999

La plume et la faux.  Préface : Annette Becker, Textes :  Hubert Haddad, Michel Host, Yves Jouan, Jean Miniac, éditions Intensité, 2001

Désir voilé. Préface : François Angelier, texte : Nicole Caligaris, Abstème et bobance éditeur, 2004

Parlez-moi d’Oradour . Textes : Sarah Farmer, Serge Tisseron, photos : Jean Dieuzaide , Willy Ronis,   Ed. Perrin, 2004

Paris est une fête. Texte : Françoise Paviot, éditions du collectionneur, 2004

Il faudrait dormir.  Texte : René Hervieu, éditions Réciproques, 2005

Hiroshima. Texte : Anne-Marie Garat, éditions Trans photographic Press, 2005

Une voix au-dessus des dunes. Poème : Pierre Dhainaut, éditions Lieux d’Etre, 2007

Est-ce, si loin ? Préface : Emmanuel Venet. Texte : Laurence Werner David, Editions du huitième jour, 2007

La maladie de A…lzheimer. Livre d’artiste, texte : Olivia Rosenthal

Tondue.  Texte : Anne Luthaud, LSAA-éditions, 2011

Levée des ombres.  Texte : Françoise Ascal, édition Atelier Baie, 2013

Démarcations. Texte : Christiane Veschambre, édition Les Petites Manies, 2014

Au saut du lit (Haïkus sous confinement). Texte : Philippe Bertin. Sérigraphie : Agnès Leblond, édition Les Petites Manies, 2021                                 

 

 

 

 

 

 

 

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